Introduction : La gauche pointe, à raison, la multiplication des privilèges à l’endroit des plus fortunés. Mais elle est généralement peu diserte sur le sacrifice de l’outil productif français, ouvert aux quatre vents avec la construction européenne, au plus grand bénéfice des multinationales de l’Allemagne – qui accumule des excédents records grâce au déficit de nombreux pays européens, dont la France. Ce déficit, qui encourage la compression budgétaire, a été institutionnalisé par l’Union européenne…
Industrie en déliquescence – hors luxe, cosmétique et dans une moindre mesure armement – dépense publique élevée, libre-échange et monnaie forte : l’équation était intenable. L’absence de contrôle des capitaux, des biens et des marchandises, exposait les entreprises françaises aux concurrents du monde entier. L’arme de la dévaluation, enclenchée sous l’ère gaullienne – et durant les deux premières années de la présidence Mitterrand – pour protéger le tissu productif, était neutralisée par la monnaie unique.