L’Europe à bout de souffle : quand les libéraux confessent l’échec du rêve européiste

Introduction : Au plan intérieur, cette vague a généré une « idéologisation des Droits de l’Homme » (Marcel Gauchet) dont le corollaire, l’absolutisation de l’État de droit, a singulièrement affaibli la puissance publique. Celle-ci, dépositaire de l’intérêt général, avait vocation à reculer dès lors que l’individuel l’emportait sur le collectif. Au plan extérieur, le néolibéralisme a tout autant conduit au déclin de l’État par le truchement de l’Union européenne, la grande œuvre collective née de cette domination idéologique (et qui a vocation à disparaître avec elle). Le retour des États et des peuples la condamne en effet, puisqu’elle a prospéré en les dépossédant de leur pouvoir, en le phagocytant inexorablement au prétexte du progrès qu’elle était censée incarner. Or, elle n’aboutit à rien d’autre qu’à une dévitalisation de la démocratie à l’échelle du continent, proportionnelle au recul des souverainetés nationales et populaires sous la pression conjuguée du droit européen, du dogme du Marché et de la technocratie bruxelloise. L’apothéose post-historique que le projet européiste devait incarner a donc tourné au cauchemar, et il n’est pas nécessaire d’en imputer la responsabilité aux « égoïsmes nationaux » ou aux « populismes » pour l’expliquer, car il contenait en lui les germes de sa propre destruction. Passé un certain stade, en effet, l’entreprise de spoliation que constitue l’Union européenne apparaît suffisamment clairement aux peuples pour qu’ils s’en débarrassent…. Aujourd’hui, l’Union européenne échoue de façon générale, par ses excès de réglementation, par sa faiblesse face aux États-Unis et à la Chine et en raison de la tendance très nette de la présidente de la Commission à s’impliquer dans des questions géostratégiques qui ne relèvent pas de sa compétence.

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