Belgique : un syndicat de police s'inquiète des violences policières
Introduction : On se souvient de l’alerte lancée par le syndicaliste français Jean-Louis Arajol, ancien secrétaire général du Syndicat général de la police (SGP) dans une vidéo diffusée par Blast en février, où il dénonçait l’omerta qui règne au sein de la police française. C’est désormais en Belgique que des syndicalistes policiers ont décidé de briser le silence. À Bruxelles, le déferlement de violences policières survenu en octobre a ainsi choqué jusqu’au sein d’un syndicat de police. La démonstration de brutalité a été telle qu’elle a poussé le syndicat belge de la fonction publique à dénoncer des faits d’une « gravité extrême » et à exiger l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire.
Extrait : Si la CGSP s’attire autant les foudres de ses confrères, c’est parce qu’elle est quasiment seule chez les bleus à briser le tabou. L’omerta règne dans ce milieu où dénoncer un collègue violent peut s’avérer dangereux, poursuit le syndicaliste, « parce que quand on met sa vie en danger en intervention, on doit pouvoir compter sur ses collègues. Et donc, si on veut compter sur leur aide, on doit être plus ou moins dans le rang et en phase avec les autres. Une épée de Damoclès plane ainsi au-dessus de ceux qui voudraient trop s’exprimer »…. Pour la CGSP Police, certaines pratiques ne relèvent pas du hasard. Selon le syndicat, les ordres viennent parfois « d’en haut » pour adopter une posture plus répressive : « On peut penser qu’on peut faire peur aux gens pour les dissuader d’aller encore manifester. » Cette logique se traduit par un ciblage politique des manifestants : « Il suffit de porter une veste rouge ou verte pour être une cible », indique Patrick Baus.