Comment l'extrême droite européenne instrumentalise les violences faites aux femmes

Introduction : Depuis une poignée d’années, l’instrumentalisation du féminisme pour justifier un discours xénophobe a un nom: le fémonationalisme. Ce concept a été théorisé en 2017 par Sara Farris, sociologue féministe et marxiste d’origine italienne. «Cette représentation de l’homme non occidental et non blanc, qui pose un danger aux femmes, date de la période coloniale. C’est le mythe des hommes indigènes qui seraient des déviants sexuels et de leurs femmes, victimes de leur oppression et que les Blancs viennent libérer», décrypte-t-elle, attablée à un café parisien à la fin du mois de juin.

Extrait : «Les droits des femmes sont toujours perdants avec l’extrême droite. Ils sont ignorés, remis en cause ou ouvertement attaqués. Dans le reste des cas, ils sont instrumentalisés.» Lucie Daniel, responsable plaidoyer et d’études chez l’ONG Equipop… Néanmoins, ce discours reste «ancré dans son idéologie, poursuit Sara Farris. L’extrême droite imagine la nation comme une communauté homogène par la langue, la religion, etc. Dans cette vision, les femmes sont essentielles. Brandir la menace des migrants pour les femmes, c’est dire: “Elles porteront leurs enfants au lieu des nôtres.”» Ce qui fait écho à des théories racistes bien moins répandues. Agiter la menace que l’étranger poserait aux femmes permet alors de réinventer un mythe qui, lui, n’a rien de nouveau.

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