Conflit Israël-Iran : l'ombre de la guerre préventive et du changement de régime
Introduction : Le timing des attaques israéliennes ne relève bien évidemment pas du hasard. Depuis les attaques du 7 octobre 2023 et les révélations médiatiques qui ont promptement établi que le gouvernement israélien avait été averti de l’imminence d’une offensive, le chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahou, s’est engagé dans une fuite en avant désespérée pour échapper aux conséquences de ses actes – lesquelles se solderont inévitablement par son départ du pouvoir, le jour où elles le rattraperont. Et la solution choisie par le dirigeant israélien semble rester toujours la même : la guerre. La guerre à Gaza, la guerre au Liban, la guerre en Syrie, la guerre en Iran, la guerre partout, pourvu que cela repousse encore un peu plus le terrible retour de bâton politique qui s’apprête à s’abattre sur lui.
Ce n’est ainsi pas un hasard si l’attaque israélienne a débuté le lendemain d’un vote plus serré que prévu à la Knesset visant à obtenir des élections anticipées.
Extrait : Netanyahou fait également le pari de la passivité du reste de l’Occident, et pour le coup, au vu du légendaire courage de l’Europe face aux innombrables violations du droit international par Israël ces dernières décennies, c’est un pari qu’il était certain de remporter. Certes, ni la France, ni le Royaume-Uni, ni aucun autre pays européen n’apportent encore directement leur soutien à Israël contre l’Iran. De toute évidence, une certaine gêne plane sur les chancelleries européennes. l faut dire qu’après des années passées à dénoncer l’agression russe en Ukraine, se ranger directement aux côtés de l’agression israélienne en Iran serait sans doute un peu trop embarrassant à faire avaler à leurs opinions publiques, sauf peut-être pour les Allemands, les soutiens les plus ouvertement décomplexés d’Israël en Europe. Le chancelier allemand, Friedrich Merz, n’en est ainsi plus à une contradiction près ; après avoir adopté une position extrêmement ferme à l’égard de la Russie, le voilà qui loue les efforts israéliens pour « faire le sale boulot pour nous tous » à l’égard du « terrorisme » du régime iranien. Il y a le mauvais agresseur, et il y a le bon agresseur…