« La flotte fantôme » : comment la Russie contourne les sanctions internationales pour exporter son pétrole ?

Introduction : Depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022, les sanctions occidentales cherchent à limiter les revenus énergétiques de la Russie, essentiels à son effort de guerre. Pourtant, malgré l’embargo et le plafonnement des prix, Moscou parvient toujours à exporter son pétrole grâce à un réseau opaque de navires. La « flotte fantôme », sans propriétaire identifiable ni assurance, représente aujourd’hui 17 % des pétroliers mondiaux.

Extrait : Depuis 2022, la Russie aurait investi près de 10 milliards de dollars pour développer sa « flotte fantôme », un réseau de pétroliers vieillissants opérant sous pavillon de complaisance et appartenant à des entités opaques, étroitement liées à Moscou et basées principalement aux Émirats arabes unis, en Inde et en Asie. Ces navires, souvent mal ou non assurés, parviennent à échapper aux contrôles en modifiant fréquemment leur nom, leur pavillon et leur immatriculation. Ce dispositif n’est pas nouveau : des pays comme l’Iran, le Venezuela ou la Corée du Nord ont déjà utilisé des flottes fantômes. Cependant, Moscou se distingue par l’ampleur et la sophistication de ses opérations… La « flotte fantôme » russe navigue sans assurance P&I (protection et indemnisation), pourtant obligatoire pour les navires commerciaux, couvrant des risques tels que les conflits, les collisions ou les dommages environnementaux comme les marées noires. En effet, 90 à 95 % de ce marché est dominé par des assureurs européens et britanniques, qui appliquent strictement les sanctions contre Moscou. Faute de cette couverture, ces navires se tournent vers des assurances russes, largement insuffisantes pour faire face aux risques du transport maritime, exposant ainsi les équipages à des conditions de travail dangereuses.

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