La fabrique du mensonge
Introduction : l est paradoxal qu’un simple citoyen doive faire, chiffres à l’appui, le travail que les sociologues, politologues ou journalistes auraient dû faire. La criminalité ne croît pas : elle évolue avec les mœurs et l’économie. Mais l’instantanéité médiatique impose une lecture émotionnelle du monde, réduisant la complexité sociale à une succession d’images anxiogènes. Depuis les années 1990, les faits divers sont devenus les aiguillons du débat public. Chaque drame individuel est isolé, répété, amplifié, au point d’éclipser la réalité statistique. Cette stratégie de l’émotion a remplacé la réflexion par le réflexe. L’émotion ne se discute pas : elle s’impose. Et plus elle sature l’espace mental, plus elle rend le citoyen impressionnable, donc docile.
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