Le « prix Nobel d’économie », une « fumisterie » au service du néolibéralisme
Introduction : Quoi de mieux qu’un « prix Nobel d’économie » pour justifier tout et son contraire ? Le 13 octobre, l’économiste français Philippe Aghion devenait colauréat 2025 du précieux sésame, aux côtés de l’Américano-Israélien Joel Mokyr et du Canadien Peter Howitt. Aussitôt, la presse conservatrice profitait de la nouvelle aura du « nobelisé » pour rappeler ses idées néolibérales et son opposition farouche à la taxe Zucman sur les ultrariches. Problème : au même moment, un ancien « prix Nobel d’économie », Joseph Stiglitz, soutenait vigoureusement l’inverse et défendait la nécessité de la taxe Zucman, dénonçant le pouvoir mortifère de l’oligarchie qui s’y opposait. Autre contradiction : Philippe Aghion est récompensé alors même qu’il est l’un des plus proches conseillers économiques d’Emmanuel Macron depuis dix ans avec, à la clé, un bilan en termes d’explosion de la pauvreté, de casse sociale ou d’écologie jugé désastreux par d’autres économistes.
Extrait : Or, les théories économiques ont aussi pour finalité de justifier de l’organisation de la production et du partage des richesses. Les théories dominantes ont donc toutes les chances de ressembler aux rapports de force existant dans une société. « Le discours économique est le discours du pouvoir par excellence, son degré d’autonomie s’en trouve limité. Ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas s’émanciper davantage, mais le recours aux mathématiques sert souvent d’écran pour prétendre à une forme de neutralité ou de scientificité », note Frédéric Lebaron.
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