« Le calcul social à la chinoise existe déjà chez nous » – Entretien avec Hubert Guillaud

Introduction : De nombreux chercheurs et institutions réclament de connaître les jeux de données d’entraînement des moteurs d’intelligence artificielle, pour identifier les biais, les sources et les paramètres visés. Notamment à travers l’accès aux méthodologies de collecte, nettoyage, annotation et traitement de ces données « brutes ». Mais ces demandes restent lettre morte. On ne sait donc pas vraiment ce qui se cache derrière une partie essentielle de l’entraînement des grands modèles de langage. Officiellement, ces bases de données restent inaccessibles.

Extrait : Avec ce paradoxe que, tout en se réclamant de l’État de droit, on se retrouve avec un système plus opaque que le modèle chinois, en un sens. Chez nous, la transparence est absente pour le citoyen, pour l’usager… Et cela rend encore plus difficile la constitution d’un collectif. Je crois que c’est là que nous perdons quelque chose — idéologiquement et politiquement. Cette individualisation, qui s’enracine à la fois dans nos esprits, nos machines, nos modalités d’évaluation, nous empêche aujourd’hui de repenser véritablement la question du collectif.

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