FMI, les trois lettres les plus détestées du monde
Introduction : Sans grande surprise, donc, le FMI invite Paris à « renforcer les finances publiques » en « rationalisant » – entendre « amputer » – les dépenses courantes, notamment celles de la Sécurité sociale. Par bonheur, c’est précisément le projet du gouvernement de M. François Bayrou.
Dans son édition de juillet 2022, une enquête du Monde diplomatique rappelait que bien souvent, « les autorités profitent du secret de leurs négociations avec le FMI pour lui demander d’“exiger” les mesures qu’elles n’osent pas endosser ». Avant de citer un membre du fonds : « C’est si souvent le cas que certains de mes collègues s’amusent à dire que nous sommes payés pour jouer le rôle du grand méchant loup. »
Extrait : Au fil des années, toutefois, l’institution évolue et s’érige en bastion de l’orthodoxie néolibérale. Les réformes qu’elle exige en échange de ses bons soins — privatisation, dérégulation, austérité… — déterminent dans une large mesure les conditions de vie des populations concernées : pourront-elles se soigner, aller à l’école, se nourrir ? De sorte que nous venions de pénétrer dans les murs de l’une des institutions les plus contestées du monde… Les droits de vote sont répartis en fonction des montants versés au Fonds depuis sa création. De sorte que les États-Unis jouissent d’un veto : leur part a toujours dépassé le niveau fixé pour la minorité de blocage des décisions importantes, 15 %. Singularité héritée d’un autre âge, sept pays disposent d’un porte-voix attitré : les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, ainsi que l’Allemagne (depuis 1960), le Japon (depuis 1970), l’Arabie saoudite (depuis 1978) et la Chine (depuis 1980).