Depuis toujours, l’extrême droite française met en avant un discours aussi simple que redoutable : “vous payez trop”. Trop d’impôts, trop de taxes, trop de “charges”, trop pour les autres. Aujourd’hui, ce récit se propage de plus en plus, relayé par les réseaux sociaux, les médias de droite et l’univers brun des influenceurs réactionnaires. Il transforme la colère sociale en ressentiment fiscal. Et cette colère, au lieu de viser les vrais profiteurs — les actionnaires, les grandes fortunes, les fraudeurs fiscaux, les multinationales — est soigneusement redirigée vers un bouc émissaire commode : l’État et ceux qui vivent, prétendument, à ses crochets. Ce discours repose sur une série de confusions entretenues, de manipulations économiques grossières, et surtout, d’un projet politique inavoué : démanteler les droits sociaux au nom du “bon sens”.

Introduction : En Allemagne, les cotisations sont en effet plus faibles (environ 19 % côté employeur, 18 % côté salarié). Mais cette comparaison ne dit rien de ce que l’on reçoit pour ce que l’on verse. Le salarié allemand, s’il perçoit 82 euros nets, devra financer lui-même sur cet argent une partie de sa santé (franchises médicales, assurances privées), sa retraite complémentaire, et il sera bien moins protégé en cas de coup dur. En contrepartie de ce haut niveau de cotisations, la France offre une très bonne couverture des soins : le reste à charge moyen après remboursement des dépenses de santé est d’environ 7% (le plus bas de l’OCDE), contre environ 13% en Allemagne, où les cotisations sociales sont moins élevées mais le système est davantage basé sur des assurances privées ou semi-privées. Quant à l’entreprise allemande, elle participe bien moins au système solidaire, au bénéfice de ses profits.

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