« Républicains » et justificateurs du génocide. Analyse de l’occidentalisme
Introduction : Ces deux exemples illustrent l’existence au sein du champ politique français d’un soutien inconditionnel à l’État d’Israël. Que l’extrême-droite française s’aligne sur l’extrême-droite israélienne au nom d’une même vision raciste du monde, n’est pas surprenant. Toutefois, il est question ici du soutien à Israël émanant d’organisations et de personnalités publiques, de la droite au centre-gauche, affirmant agir au nom de la « République », de « l’universalisme » et de prétendues « valeurs communes » entre un « camp occidental » et Israël. Une couverture discursive qui masque mal des positions similaires à celles de l’extrême-droite européenne, voire au trumpisme.
Extrait : Le sort des milliers de prisonniers politiques palestiniens, dont une large partie est incarcérée sans motif ni jugement, passe au second plan face au sort des « otages israéliens ». Les humiliations, les tortures, les violences sexuelles subies par les Palestiniens dans les prisons militaires israéliennes sont silenciées, quand le quotidien des captifs israéliens est largement documenté, sans recul, au point de relayer des fausses informations qui continuent jusqu’à présent d’être utilisées pour animaliser et diaboliser les Palestiniens. Les quelque quinze mille enfants de Gaza tués dans les bombardements, les tirs ou les restrictions d’aide humanitaire de l’armée israélienne, semblent insignifiants comparés au drame vécu par la famille Bibas… Le 7 mai, l’Assemblée nationale approuvait un texte pour « lutter contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur ». Par rapport à la première version votée au Sénat, le projet de loi a connu différents ajouts, notamment un amendement à l’initiative de la députée Caroline Yadan. Celui-ci prévoit d’inclure dans la formation destinée aux référents de chaque établissement dédiés à la lutte contre le racisme, « les formes renouvelées d’antisémitisme telles que définies par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste [IHRA] ». Cette organisation a établi en 2016 une définition entretenant volontairement la confusion entre antisémitisme et critique politique de l’État d’Israël. En 2021, près de 400 universitaires à travers le monde signaient la « Déclaration de Jérusalem sur l’antisémitisme » afin de promouvoir une autre définition. De son côté, la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la promotion du droit à la liberté d’opinion et d’expression, Irene Khan, considérait en mars 2024 cette définition comme contraire à la liberté d’expression.