Lutte contre l'antisémitisme dans l'enseignement supérieur : **Une loi qui institutionnalise le wokisme le plus radical**
Introduction : Une grande partie du spectre politique et médiatique se plaît ainsi depuis quelque temps à dénoncer, à juste titre, le « wokisme » universitaire c’est-à-dire la défense sectaire et intimidante de susceptibilités identitaires allant jusqu’à l’interdiction d’exprimer une opinion négative ou de porter un jugement critique sur une minorité ethnique, religieuse, sexuelle ou « culturelle » en général. Mais ceux-là mêmes qui se posent ainsi en défenseurs scrupuleux de la liberté d’expression et des libertés académiques en proclamant, crayon en main, qu’ils sont « Charlie », n’ont cependant de cesse, en parallèle, que de vouloir multiplier les lois et décrets tendant à dissuader et réprimer sévèrement l’expression d’opinions qu’ils désavouent ou la critique de groupes ou même d’États qu’ils entendent soutenir et protéger aveuglément.
Extrait : Enfin, ce législateur « libéral » n’hésite pas à créer également une section disciplinaire régionale commune à plusieurs universités et présidées par un magistrat administratif qui sera chargée de sanctionner les étudiants accusés d’antisémitisme. Ce dernier terme n’étant défini que par référence à la rédaction de l’IHRA qui vise « une certaine perception des Juifs qui peut se traduire par de la haine envers eux », on n’ose imaginer la chasse aux sorcières qui va pouvoir se répandre à l’Université française. Toute manifestation de sympathie à l’égard des Palestiniens ou toute appréciation critique de la constitution ou des agissements de l’État d’Israël expliquée, par exemple, par un professeur de droit international public ou de droit constitutionnel, pourrait valoir à son auteur d’être traduit devant le tribunal de l’inquisition universitaire. Le parallèle avec Big Brother ou le régime chinois ne semble pas venu à l’esprit des promoteurs de cette loi. … Bien entendu, les formations politiques auxquelles les auteurs de ces textes appartiennent ne manquent jamais une occasion de condamner par ailleurs le communautarisme. Certaines d’entre elles voulaient même interdire les « listes communautaires » aux élections municipales. Mais consacrer une « communauté religieuse et ethnique juive » dans le droit français ne leur paraît en revanche pas du tout contraire à l’article 1er de la Constitution qui proclame pourtant l’égalité des citoyens devant la loi « sans distinction d’origine, de race et de religion ». L’incohérence politique et le clientélisme éhonté de nos représentants ne semblent plus avoir de limites. Il est navrant qu’au pays de Voltaire, le parlement en soit arrivé à voter des textes aussi liberticides.