L’État profond des géants de la Tech
Introduction : Les révélations d’Edward Snowden en 2013 sur le programme Prism ont mis au jour une coopération profonde et presque inconditionnelle entre les entreprises de la Silicon Valley et les appareils de sécurité de l’État, tels que l’Agence nationale de sécurité (NSA). Les gens ont pris conscience que pratiquement tous les messages échangés via les grandes entreprises technologiques telles que Google, Facebook, Microsoft, Apple, etc. pouvaient être facilement espionnés grâce à un accès direct par une porte dérobée : une forme de surveillance de masse sans précédent par son ampleur et son omniprésence, en particulier dans les États démocratiques. Ces révélations ont suscité l’indignation, mais la plupart des gens ont finalement préféré détourner le regard de cette vérité dérangeante qui avait été mise à nu.
Extrait : Aujourd’hui, cependant, le lien entre l’État sécuritaire et la Silicon Valley est plus visible que jamais. Le retour de Donald Trump a non seulement favorisé une alliance entre l’extrême droite et les géants de la technologie, que peu de gens considéraient comme possible jusqu’à récemment, mais a également permis l’émergence d’un nouveau type d’État qui vise à consolider ce nouveau bloc de pouvoir. On pourrait le décrire comme le « Big Tech Deep State » (l’État profond des géants de la technologie). Ce que l’on appelle « l’État profond » – l’appareil de surveillance et de répression qui existe au cœur de tout État moderne, sous l’appareil idéologique plus sympathique et superficiel composé des parlements, des médias ou des églises – est désormais étroitement lié à ces technologies de communication. Présentées auparavant comme des outils de libération et d’autonomie, elles se révèlent être des moyens de manipulation, de surveillance et de contrôle hiérarchique.
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