L’eau devient une ressource rare, et l’industrie en profite et privatise l’accès

Introduction : Plus d’un quart de la population mondiale n’a pas accès à une eau potable, avec d’inévitables conséquences sur la santé. Et la moitié des lits d’hôpitaux dans le monde sont occupés par des personnes atteintes d’une maladie liée à l’eau. Pendant ce temps, les gros acteurs industriels et agricoles se la coulent douce. Ils accaparent les ressources en eau et prélèvent des quantités supérieures à la capacité de renouvellement des nappes phréatiques. Le tout dans une quasi-indifférence politique, puisque le droit à l’eau, bien que reconnu par les Nations Unies, mais limité à un usage personnel et domestique, ne permet pas de contrôler les secteurs les plus prédateurs que sont l’agriculture industrielle et les industries extractives.

Extrait : Les États-Unis et l’Europe importent ainsi des fleurs produites dans des zones vulnérables du Kenya qui affectent profondément la quantité et la qualité des sources d’eau pour les communautés locales. En 2021 et 2022, l’Éthiopie a pour sa part exporté pour plus de 4 milliards de dollars de biens tels que du café, des huiles, des légumes, de la viande ou des fleurs. Des marchandises très consommatrices d’eau dont la moitié était destinée à l’Europe et aux États-Unis… Symbole fort de la problématique d’accaparement de l’eau, le business de l’eau en bouteille. Ce n’est pas moins d’un million de bouteilles vendues dans le monde chaque minute. L’industrie de l’eau en bouteille puise dans des réserves censées être le bien commun pour les vendre 150 à 1 000 fois plus cher que l’eau du robinet qu’elles contribuent à discréditer via des campagnes marketing, comme le révélait un rapport de l’Institut pour l’eau, l’environnement et la santé de l’UNU en 2023

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