La répression militaire des manifestations à Los Angeles laisse présager une nouvelle érosion des droits de chacun
Introduction : Même si l’administration Trump avait planifié cette action depuis environ un an, le déploiement de troupes à Los Angeles est le point culminant brutal d’une campagne longue de plusieurs années visant à éroder et à circonscrire systématiquement les droits de rassemblement public, ce qui s’est fait avec l’assentiment tant des Démocrates que des Républicains à tous les niveaux du gouvernement. Les politologues appellent cela « recul démocratique » : l’érosion progressive des droits fondamentaux, des libertés civiles et des autres institutions politiques qui permettent au public de demander des comptes au gouvernement.
Extrait : Outre cette évolution des tactiques policières, les gouvernements qui se sont succédé à tous les niveaux aux États-Unis ont mis au point une boîte à outils juridique et rhétorique pour justifier les réponses autoritaires face à la dissidence. Le groupe de lobbying de droite ALEC a passé la dernière décennie à encourager les assemblées législatives des États à réécrire les lois anti-émeutes de manière à ce que les tactiques de protestation non violentes courantes, telles que le blocage des routes et le fait se se cadenasser à des objets fixes, soient considérées comme des actes d’émeute et puissent donner lieu à des poursuites pénales… La contestation est indispensable à une démocratie. C’est un baromètre en temps réel du mécontentement public qui oblige les gouvernements à rendre des comptes entre des scrutins sporadiques. En écrasant la dissidence de cette manière, l’administration Trump (déjà historiquement impopulaire dans les sondages d’opinion) signale qu’elle n’a aucun intérêt à écouter les opinions dissidentes, elle veut uniquement les éradiquer.