Quand les Géants de la Tech veulent devenir leur propre banque
Introduction :
Si la loi venait à être adoptée, toute entreprise, qu’elle soit bancaire ou non, pourrait obtenir une licence pour émettre des stablecoins, avec un contrôle réglementaire minimal. Une telle mesure risquerait de déstabiliser l’ensemble du système financier et de rendre indétectables des activités illégales comme la fraude ou le terrorisme, tout en ouvrant de nouveaux marchés lucratifs aux entreprises émettrices de ces cryptomonnaies. La société Tether, basée au Salvador, est actuellement la plus grande plateforme d’échange de ces devises et a fait l’objet de nombreuses poursuites judiciaires aux États-Unis pour fraude.
Après que certains Démocrates favorables aux cryptomonnaies ont temporairement renoncé à soutenir le projet de loi au début de ce mois, les Républicains sont revenus à la table des négociations. Ils ont proposé ce qui semblait être quelques modestes concessions, destinées à apaiser les inquiétudes des Démocrates quant à une utilisation frauduleuse des cryptos par Trump à des fins personnelles. Mais une analyse juridique menée par l’équipe démocrate de la commission bancaire du Sénat a dynamité cette nouvelle version du texte, notamment parce qu’elle permettrait aux géants de la tech de créer leurs propres monnaies, en plus de nombreux autres problèmes pointés du doigt.
Extrait : es géants de la tech qui pourraient bénéficier de ce projet de loi ont versé des millions de dollars à des candidats-clés aux sièges les plus disputés lors des dernières élections. On y compte deux alliés déclarés des cryptomonnaies, Ruben Gallego (Démocrate, Arizona) et Elissa Slotkin (Démocrate, Michigan), qui ont chacun reçu 10 millions de dollars de la part de comités d’action politique financés par des intérêts liés aux cryptos. Le Protect Progress PAC, branche Démocrate du lobby crypto en matière de financement électoral, a dépensé 33 millions de dollars tant pour les primaires que pour les élections générales de 2024.
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