Que penser de l'étude lancée par Robert Kennedy Jr, ministre de la Santé américain, censée établir les causes d'une supposée *épidémie d'autisme* ?
Introduction : Les hypothèses évoquées par Donald Trump, alors que les cas diagnostiqués sont en nette hausse dans le pays, rouvrent déjà la porte à de vieilles antiennes antivax.
Extrait : “Il semble que l’objectif de cette administration soit de prouver que les vaccins provoquent l’autisme, même si ce n’est pas le cas”, a réagi Alison Singer, présidente de l’Autism Science Foundation, citée par le Washington Post. “Ils partent de la conclusion et cherchent à la prouver. Ce n’est pas ainsi que l’on fait de la science”. L’ONG américaine Autistic Self Advocacy Network estime déjà, dans un communiqué(Nouvelle fenêtre), que le ministère de la Santé “a l’intention de produire des recherches truquées et frauduleuses”. Elle rappelle que le président et son ministre se sont déjà illustrés par leurs “croyances préexistantes” sur la question… L’augmentation de ces cas est d’abord la conséquence des redéfinitions successives dans les nomenclatures, par exemple dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux américain, afin d’embrasser un plus grand nombre de troubles, expliquait déjà en 2017 le chercheur Franck Ramus, dans un article paru dans The Conversation(Nouvelle fenêtre)… Par ailleurs, “la prématurité et l’absence d’oxygène à la naissance sont également des facteurs, comme l’âge de la parentalité élevée… La part génétique est également importante, avec des agrégats génétiques qui peuvent favoriser ce type de troubles du neurodéveloppement.” Ainsi, “près de 200 gènes ont été associés à l’autisme et environ 80% des cas d’autisme peuvent être liés à des mutations génétiques”, explique à l’AFP Thomas Bourgeron, responsable de l’unité génétique humaine et fonctions cognitives à l’Institut Pasteur.